Le célèbre festival « Étonnants voyageurs » organise pour sa 30e édition un concours de nouvelles destiné aux 11-18 ans. Il aura lieu à Saint-Malo du 8 au 10 juin prochain et explore chaque année les littératures du monde…
Si tu aimes écrire, c’est le moment de te lancer ! La célèbre écrivaine Valérie Zenatti est la marraine du concours : elle a écrit le début de 2 histoires, au choix, et c’est à toi d’imaginer la suite… Sauras-tu relever ce défi ? Décide-toi vite, il faut t’inscrire ici avant le 22 mars, et envoyer ensuite ta nouvelle avant le 29 mars.
Voici les 2 histoires… en espérant que l’une d’elles t’inspire !
N°1 : « Le froid me piquait la peau, c’était peut-être lui qui me mettait les larmes aux yeux, ou alors c’était le grand soleil, quelque chose de vif et d’éblouissant en tout cas, qui venait chercher quelques larmes au fond de moi, je jure pourtant que j’étais pas triste, vraiment, ce serait trop simple de dire que les larmes ne concernent que les gens tristes, mais le geste que j’ai fait pour essuyer les larmes du revers de ma main glacée, (parce que je ne mets jamais de gants, je crois que j’aime voir mes doigts rougis par le froid, ça fait des mains plus fragiles, plus vivantes), ce geste-là, donc, je m’en souviens, m’a fait du bien, c’était un geste qui avait en lui de la force, un geste qui me donnait à la fois de la rage
et du courage, alors j’ai sorti mon téléphone de ma poche et j’ai enfin osé composer le numéro que je connaissais par coeur, depuis un an exactement. »
N°2 : « Il est en train de faire la vaisselle et moi, j’observe son dos, je me dis, c’est fou quand même, on passe une vie entière sans jamais se voir de dos, je me dis aussi qu’il a un peu plus de cheveux gris sur la nuque, c’est drôle les cheveux gris, comment ça apparaît ? Un à un, la nuit ? Est-ce que je verrais une différence si je regardais sa tête chaque matin ? Bon, je sais que c’est toujours comme ça, je me fais plein de réflexions
et me pose plein de questions en général, mais quand il faut parler et aller droit au but je m’en pose au moins cent fois plus, c’est un peu comme les balais dans L’apprenti sorcier : multiplication sur multiplication au carré, et tutti quanti. Ça c’est une expression de ma grand-mère qui me fait beaucoup rire et qui, je ne sais pas pourquoi, me fait penser à des fruits confits. Voilà, ça repart, je pense à tout sauf à ce que je dois dire, je m’égare. Il doit avoir des antennes parce qu’il se tourne vers moi soudain, les mains pleines de mousse, arrêtant quelques secondes de frotter une marmite.
-Toi, tu as quelque chose à me dire.
-J’ai eu 13 en japonais.
-C’est bien !
-Oui, si on veut.
-Mais ce n’est pas ça que tu voulais me dire.
-Si, enfin, non.
J’ai regardé mes chaussures, puis un carreau de carrelage sur lequel il y avait une petite tache de sauce tomate, puis les chaussures de mon père, puis la chemise de mon père, sans aller jusqu’aux yeux, c’était plus simple de ne pas regarder ses yeux et j’ai dit : »
Dis-nous en commentaire si tu participes… et reviens nous prévenir si tu gagnes : on sait que les Julies sont pleines de talent, alors, qui sait ?