1 – Elle est une survivante des camps de concentration

Simone Veil naît en 1927 à Nice sous le nom de Simone Jacob. Sa famille est juive, et en 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est déportée, avec sa mère et l’une de ses sœurs, au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, puis à Bergen-Belsen en Allemagne. Sa mère y meurt du typhus. Son père et son frère sont déportés dans d’autres camps ; Simone ne les reverra jamais. En 1945, la guerre prend fin, et elle est rapatriée à Paris avec sa sœur. Toute sa vie, Simone Veil conservera le numéro 78651 que les nazis lui ont tatoué sur le bras à son arrivée à Auschwitz. Pour ne pas oublier l’horreur…
 

2 – Elle fait voter la loi légalisant l’avortement

Quelques mois après son retour, Simone s’inscrit à Sciences-Po, où elle rencontre Antoine Veil qu’elle épouse, et avec qui elle a 3 garçons. Puis en 1956, elle obtient le concours de la magistrature, et prend la direction de l’administration pénitentiaire. À l’époque, peu de femmes travaillent, mais Simone Veil tient à avoir une vie professionnelle !
En 1974, Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République française, la nomme ministre de la Santé. C’est à partir de cette date que Simone Veil va se battre pour faire voter la loi sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Le 17 janvier 1975, la “loi Veil” est adoptée ! Dès lors, les femmes peuvent avorter, interrompre leur grossesse, si elles ne souhaitent pas avoir d’enfant. À l’époque, faire adopter cette loi a été très difficile : Simone Veil a dû faire face à de nombreuses insultes et menaces.
Dans la vidéo ci-dessous, un extrait du discours, devenu historique, qu’elle prononce le 26 novembre 1974 à l’Assemblée nationale, composée à 98 % d’hommes.

3 – Elle milite pour la paix entre les peuples

En 1979, Simone Veil devient la première femme à être élue présidente du Parlement européen, à Strasbourg. Elle travaille alors à la construction de l’Europe. Après deux guerres mondiales, Simone Veil estime que l’Europe doit enfin “incarner la paix”.
Puis elle occupe diverses fonctions : ministre des Affaires sociales, membre du Conseil constitutionnel… et en 2000, elle devient présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah (Holocauste).
 

4 – Elle entre à l’Académie française

En 2008, Simone Veil est élue à l’Académie française, une institution créée au 17e siècle, où siègent de grands écrivains et de grands intellectuels. Chacun des 40 membres possède une épée personnalisée, et Simone Veil fait graver sur la sienne son numéro de déportée, la devise de la France (“Liberté, Égalité, Fraternité”), la devise de l’Europe (“Unis dans la diversité”), le visage souriant d’une femme pour rappeler son engagement envers les femmes, mais aussi des flammes pour ne pas oublier celles des fours crématoires.
 
Mercredi 5 juillet 2017, est organisée, aux Invalides à Paris, une cérémonie d’obsèques nationales, présidée par Emmanuel Macron. Cet hommage est une manière de remercier Simone Veil pour son courage, sa volonté et sa dignité. Tu peux certainement regarder cette cérémonie à la télé.
 
Et si tu veux en savoir plus sur cette grande dame, tu peux lire son livre autobiographique “Une vie”, paru aux éditions Le Livre de Poche.